Pourquoi la culture de l’huile de palme est catastrophique pour la planète ?

L’huile de palme, extraite de la noix d’un palmier d’origine africaine, Elaeis Guineensis, est utilisée à l’origine pour des besoins alimentaires, au même titre que les autres huiles de table ou encore le beurre.

Mais l’huile de palme, massivement produite en Asie du Sud-Est, est maintenant utilisée en masse dans l’industrie agroalimentaire pour nourrir en priorité les pays riches, mais aussi comme ingrédient de certaines peintures et de produits cosmétiques.

Depuis plus récemment, l’huile de palme rentre dans la composition des biocarburants. En conséquence, la production d’huile de palme ne cesse de progresser. Cette production n’est pas sans graves conséquences sur l’environnement et la planète.

La culture de l’huile de palme principale cause de déforestation dans le monde

L’huile de palme est l’huile végétale la plus produite et la plus consommée dans le monde. Le succès fulgurant de cette huile est notamment dû aux avantages du palmier d’où elle est extraite : cet arbre pousse très vite et l’huile de la pulpe de ses noix est très facile à extraire. L’huile de palme est donc très intéressante d’un point de vue rendements et coûts. L’industrie agroalimentaire l’a rapidement compris et a utilisé l’huile de palme comme graisse dans près de 50 % des produits de grande consommation comme les pâtes à tartiner, les chips, les margarines, les plats cuisinés, les soupes ou encore les céréales pour le petit-déjeuner.

Et ce n’est pas tout. Ce palmier produit une amande de laquelle on extrait une huile de palmiste qui entre dans la composition de nombreuses peintures et de produits cosmétiques. L’huile de palme est également utilisée dans la fabrication des biocarburants, en pleine expansion. En raison du développement exponentiel de la demande en huile de palme, sa production a été multipliée par quatre entre 1994 et 2014 selon le WWF France.

L’Indonésie et la Malaisie concentrent la quasi-totalité (85 %) de sa production. Or les palmiers à huile poussent dans des milieux chauds et humides, là où poussent aussi les forêts tropicales. L’Indonésie et la Malaisie ont ainsi détruit 90 % de leurs forêts pour laisser la place aux plantations de palmiers à huile. Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), au rythme actuel, 98 % des forêts tropicales auront disparu en 2022.

La culture d’huile de palme responsable de graves incidences sur la biodiversité

En entraînant la destruction de la majeure partie des forêts tropicales, la culture d’huile de palme contribue à déséquilibrer la biodiversité de ces forêts. La forêt tropicale est en effet l’habitat naturel de nombreux animaux tels que les orangs-outans, les éléphants ou les rhinocéros. Les orangs-outans, en particulier, dont ces forêts représentent le principal habitat, voient leur espace de vie réduit de façon alarmante. La survie de leur espèce est en grand danger. Détruire ces forêts riches en biodiversité pour laisser place à la culture d’huile de palme, c’est aussi réduire de 77 % le nombre d’espèces d’oiseaux et de 83 % le nombre d’espèces de papillons.

La culture d’huile de palme contribue à la pollution de l’air et de l’eau

Les pratiques agricoles utilisées pour produire de l’huile de palme sont aussi à l’origine de la pollution des sols, des eaux et de l’atmosphère. La culture d’huile de palme contribue notamment à éliminer les tourbières existantes alors que l’un de leur rôle est de stocker d’importantes quantités de carbone. Les détruire revient à relâcher dans l’atmosphère de nombreuses quantités de gaz à effet de serre dont on connaît les conséquences sur le réchauffement de la planète.

La destruction galopante, et à grande échelle, des forêts tropicales a exactement les mêmes conséquences négatives sur le climat. La culture du brûlis, qui consiste à brûler une terre pour défricher la végétation existante et ainsi fertiliser le sol, produit des nuages de fumée qui se répandent dans les airs et impactent notamment la santé des populations. La culture intensive de l’huile de palme est aussi le plus souvent synonyme d’engrais chimiques et de pesticides qui se retrouvent dans les cours d’eau environnants. Leur pollution prive de ce fait les populations qui résident près des cultures d’huile de palme d’une alimentation en eau via ces cours d’eau.

Des populations indigènes chassées par la culture d’huile de palme

Si pour certains, la culture d’huile de palme contribue à éradiquer l’extrême pauvreté en donnant du travail et donc des revenus aux populations des pays producteurs, cette culture est aussi à l’origine de la délocalisation forcée de populations dont les terres sont réquisitionnées pour planter des palmiers à huile. D’autres populations voient leur mode de vie disparaître avec l’élimination des forêts. C’est la destruction de leur patrimoine culturel et surtout de la source de leur alimentation. Ces déplacements forcés mènent aussi à des conflits entre les indigènes et les grandes plantations d’huile de palme.

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